Les restes de la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques
La Sacm : choc de l’architecture, choc des tags, fin d’une époque et période transition. Les photos d’un monde en (dé) recomposition.
Site mythique de l’époque glorieuse de l’industrie mulhousienne, la SACM (Société alsacienne de constructions mécaniques) employait dans les années 50 plus de 10 000 ouvriers. Aujourd’hui, de crises en restructuration, en passant par Wärtsila, c’est Mitsubishi, firme japonaise, qui a repris les restes de ce qui fut un des fleurons de l’industrie mulhousienne. Fondée en 1826, la société André Koechlin et Cie s’était spécialisée dans la construction mécanique et la fonderie. C’est en 1872 qu’elle prend le nom de SACM après sa fusion avec les ateliers de construction de Graffenstaden. L’usine de Mulhouse devient un des leaders mondiaux de fabrication de machines textiles et de moteurs diesel.
La crise de l’industrie textile, l’un de ses principaux clients, va peu à peu miner l’activité de l’usine mulhousienne : après bien des péripéties économiques et de nombreux drames sociaux et humains, l’usine abandonne son activité textile et la production des moteurs est reprise par Wätsilä., premier constructeur mondial de moteurs diesel. Afin d’aider au maintien de cette activité à Mulhouse, la Ville a racheté les murs par délibération du 7 avril 1997. Le reste du site est en reconversion dans le cadre d’une procédure de ZAC. L’ancien bâtiment de la fonderie (construite par l’architecte Paul Marozeau en 1921-22) va prochainement accueillir la Faculté des sciences économiques, sociales et juridiques. Cette délocalisation de l’Université vers un quartier populaire de Mulhouse est symbolique à plus d’un titre, notamment de la prise de conscience des responsables publics de conserver enfin quelques traces du passé prestigieux de l’industrie mulhousienne.
C’est en novembre 2002 que je me promène sur les rives de l’Ill et que passant devant les anciens bâtiments de la SACM laissés à l’abandon je vois quelques tags et autres tentatives de peintures. Attiré par ces décorations bariolées et le bâtiment imposant je m’approche pour le voir d’un peu plus près : la clôture qui devrait en empêcher l’accès baille et je m’introduis. Le choc, car il n’y a pas d’autres mots, dû à la vision de l’architecture du bâtiment et de ce qu’en ont fait les artistes tagueurs me cloue sur place. Ayant sur moi un petit appareil numérique je me mets à photographier au hasard tout ce que je voyais, fasciné par les grandes arcades du bâtiment et l’inventivité des tagueurs….
Bien souvent les bâtiments industriels meurent dans l’indifférence et l’abandon. Les tagueurs à leur façon ont rendu hommage à la SACM et à la « Cathédrale » (surnom donné à la fonderie à cause de son architecture) en visitant assidument ses murs, en ne la laissant jamais vide. Je souhaite que l’université qui s’installera dans le futur n’étouffe pas les lignes de force de cette construction et qu’elle ne devienne pas un endroit à l’aspect médiocre comme le sont souvent ces lieux où l’on inculque le savoir.
Vileno Antoine















Une vidéo de l’évolution de la Fonderie à Mulhouse depuis sa naissance jusqu’à la transformation en Faculté de droit

Ecolier, Apprenti, Bac-6, Ouvrier, Régleur, Mécano pro, Petit Chef, Grand Chef, Petit Novelliste, Petit Photographe, Petit Bricoleur au grand désespoir de mon entourage…etc. Vous comprendrez que j’ai fait au minimum HEC (Hautes études communales…).
Et je cite entre autres : Créateur et Administrateur de ce site.